PRIX
FORMATION
1994 - diplôme d’architecte dplg - éric babin et jean-françois renaud reçus avec les félicitations du jury et demande de publication du mémoire
EXERCICE PROFESSIONNEL
1995 - constitution de l’agence babin+renaud
sarl d’architecture rcs paris 401 831 136
11 cité aubry 75020 paris
ordre des architectes d’ile de france n° national s03166 - n° régional 1252
ACTIVITÉS D’ENSEIGNEMENT
MISSION DE RECHERCHE
depuis 2014 e. babin et jf. renaud, enseignants à l’école d’architecture de paris-belleville
2012/2014 - e. babin, enseignant à l’école d’architecture de rouen - jf. renaud enseignant à l’école d’architecture de paris belleville
2011/2012 - e. babin, enseignant à l’école d’architecture de rouen - jf. renaud enseignant à l’école d’architecture de nantes
2007/2010 - e. babin, enseignant à l’école d’architecture de marseille - jf. renaud enseignant à l’école d’architecture de nantes
1995/2007 - e. babin, enseignant à l’école d’architecture de lille région nord - jf. renaud, enseignant à l’école d’architecture de lille région nord
1999/2001 - immeuble d’habitation et de stationnement résidentiel - conception, usages et comportements - recherche en cours pour le puca (appel d’offre 1999) en collaboration avec philippe dehan, architecte, enseignant, et isabelle desrues, sociologue - "Parking et Habitat, typologie et prospective", collection Recherche n° 140, éd. PUCA, 2001
D’Architectures n°201, juin 2011
Parcours
Éric Babin et Jean-François Renaud : architectes en ville
par Valéry Didelon
Le rejet de toute forme d’idéologie et l’apologie du pragmatisme servent aujourd’hui de boussole à nombre d’architectes, jeunes et moins jeunes. Projeter est pour eux l’art de réagir au réel et de s’adapter aux contingences : au site, au programme, au budget, à la réglementation, etc. Formellement, cela nous a conduits à l’inévitable éclectisme qui sévit en France comme ailleurs. Inséparables depuis vingt ans, Éric Babin et Jean-François Renaud font valoir une autre manière de faire de l’architecture. À travers chacun de leurs projets, ils se laissent guider par une doctrine forgée pendant leurs années d’étude, et avec laquelle au gré de l’accès à la commande ils n’ont jamais tergiversé.
Cette doctrine est centrée sur la problématique du logement en ville. Les deux architectes s’opposent d’abord au fonctionnalisme ; ils ne croient pas que la forme d’un espace puisse être déduite de la fonction qu’on lui affecte, et que celle-ci puisse en retour être exprimée architecturalement. Ils ne se font guère d’illusion non plus sur l’aptitude des architectes à déterminer les modes de vie contemporains, et préfèrent proposer des espaces capables d’accueillir des usages changeants. Ils ne sont pourtant pas des tenants de la neutralité, mais fondent leur travail sur l’étude des types architecturaux, et s’attachent au lien entre forme éternelle et design circonstanciel tel que l’entendait Louis Kahn. L’enjeu de la conception pour Éric Babin et Jean-François Renaud est de trouver la position juste que doit occuper un édifice dans la ville existante. Ils donnent pour cela beaucoup d’importance à ce qu’ils appellent son « orientation symbolique », aux rapports qu’il tisse avec les espaces publics et collectifs.
Concrètement, à la manière d’un Roger Diener par exemple, ils travaillent beaucoup en plan, y compris les façades qui n’apparaissent qu’en fin de projet. Ils sont en effet convaincus que c’est l’agencement des espaces intérieurs, la disposition des pièces dans un logement, qui détermine la bonne ou mauvaise façon pour un bâtiment de se tenir dans la ville. En 1994, dans leur mémoire de diplôme ils affichaient un credo qui n’a pas varié : « Il n’est jamais innocent d’afficher, le long d’une rue, ses coursives et autres fenêtres calibrées différemment pour la cuisine, la chambre ou le séjour. Si l’architecture doit exprimer sa capacité d’accueil, communiquer sa générosité à l’espace urbain, c’est dans son essence même, dans sa forme d’habiter, pas dans l’expression indécente de la structure fonctionnelle de ses cellules figées outrageusement dans la façade et momifiées dans une trame porteuse indestructible. » Ainsi, en allant du dedans vers le dehors, ils entendent œuvrer à la permanence de leur architecture dans la ville.
Leur engagement singulier, Éric Babin et Jean-François Renaud le doivent en grande partie à la formation qu’ils ont reçue à l’École de Paris Belleville, notamment auprès d’Édith Girard. Aujourd’hui, ils se consacrent eux-mêmes beaucoup à l’enseignement, qu’ils considèrent l’un et l’autre comme un formidable champ d’expérimentation. Avec leur agence, ils multiplient les réalisations, non plus seulement de logements sociaux, mais aussi d’équipements publics et d’immeubles de bureaux. À l’avenir, ils comptent s’impliquer plus dans l’aménagement des espaces urbains, qui doivent selon eux engager une véritable dialectique avec les édifices construits. On le voit, Éric Babin et Jean-François Renaud ne se contentent pas de faire de l’architecture, ils la pensent.